Le musée des beaux-arts de Tours possède l'une des plus riches collections de peintures françaises du XVIIIème siècle conservées aujourd'hui dans les musées de France. Cette collection s'est constituée, dés la création du musée à la Révolution, par les nombreuses saisies effectuées dans les châteaux et les établissements religieux de Touraine. Ces oeuvres, dont certaines sont classées parmi les chefs d'oeuvres de la peinture française de cette époque, proviennent ainsi du château de Chanteloup, en particulier trois tableaux de François Boucher commandés à l'artiste par Madame de Pompadour, mais aussi six peintures de Louis et Bon Boullogne commandées par le comte de Toulouse, fils de Louis XIV, pour orner les appartements du roi au château de Rambouillet.
Deux toiles de Jean Restout, provenant de l'abbaye de Bourgueil, essentielles à l'histoire de l'art du XVIIIème siècle font également partie de ce premier fonds du musée.
Cette collection s'est enrichie, dés les premières années du XIXème siècle, grâce aux dépôts de l'Etat, notamment par l'envoi de plusieurs morceaux de réception à l'Académie royale de peinture, tableaux que les artistes présentaient à l'Académie pour être reçus dans cette prestigieuse institution (morceau de réception de Jean-Marc Nattier, de Jean-Bernard Restout....). Des legs et des dons successifs, mais aussi des achats permirent également de compléter cet ensemble. Des peintures de Nicolas de Largillière, Jean Raoux, Joseph Vernet, Hubert Robert, Louis-Michel Van Loo, François Lemoyne, Jean-Baptiste Perronneau, Jean-Pierre Houël, Nicolas Lancret... figurent ainsi dans les collections du musée des beaux-arts de Tours.
L'on doit à Boris Lossky, conservateur du musée de Tours de 1947 à 1965, la publication en 1962 d'un premier catalogue consacré aux collections de peintures du XVIIIème siècle (France et étranger) conservées au musée de Tours. Cet ouvrage, essentiel pour la connaissance de ces oeuvres, est épuisé depuis déjà de nombreuses années. De plus, la connaissance que l'on avait de ces oeuvres s'est affinée, les attributions ont parfois changé et des signatures ont été découvertes. Depuis 1962 les collections du musée se sont également enrichies,