Richard Lindner, c'est l'enfant naturel du pop art et du surréalisme. Une filiation qui débouche sur un sens inné de la composition baroque et des atmosphères troublantes, baignées d'érotisme. La femme est au centre de son oeuvre. En marge des courants du XXème siècle, Richard Lindner, d'origine juive, né en 1901 à Hambourg, s'est formé à l'école des arts appliqués de Nuremberg. Il s'impose comme graphiste d'abord à Berlin en 1927, puis à Munich en 1929. L'expressionnisme germanique de ses aînés George Grosz, Otto Dix, Christian Schad, etc, ainsi que le théâtre de Berthold Brecht et Kurt Weill, le marquent profondément, comme en témoignent ses premières caricatures et affiches. En 1933, il fuit l'Allemagne nazie et s'installe à Paris, foyer fondateur où il découvre l'oeuvre fondamentale de Fernand Léger. Citoyen allemand, il est interné (comme le fut Max Ernest) par la police française dans un camp près de Blois, avant de pouvoir s'enfuir pour l'Amérique en mars 1941.