L'exposition propose de montrer l'évolution d'une technique et d'une production artistique tout à fait spécifiques : la céramique à décor de lustre métallique.
Il était une fois, au pays des Mille et Une Nuits, un potier qui possédait un savoir-faire merveilleux, peut-être appris d'un Egyptien de passage dans sa ville : sa production se distinguait par les chatoyants reflets d'or des céramiques sortant de son four.
Etait-ce à Samarra, à Bagdad ou encore à Suse ?
Bientôt d'autres potiers recueillirent la précieuse recette et les murs des palais se couvrirent de carreaux parés de ces mystérieux reflets. Des plats, des coupes, des vases au somptueux décor végétal brillant des mêmes feux furent fabriqués pour les princes et devinrent célèbres à l'étranger.
Car cette histoire est aussi celle d'un voyage pacifique d'Orient en Occident. Celle du cheminement d'une technique née dans les pays de l'Orient islamique vers les territoires occidentaux du monde médiéval, le royaume musulman de Grenade et le Levant espagnol alors chrétien, où les potiers de Valence passèrent maîtres dans l'emploi de la recette venue d'Orient, rapidement appréciée aussi par les princes d'Occident.
L'exposition se déploie dans les deux premières salles du musée de Cluny et présente près de 125 pièces : plats, vases et carreaux de revêtement architectural. Les deux tiers de ces oeuvres proviennent du musée du Louvre et du musée de Cluny. Des prêts du musée national de la Céramique, des Arts décoratifs et du musée d'Art islamique de Berlin complètent la présentation.