Les années 1770 à 1830 constituent une période d'importantes mutations politiques, culturelles et sociales. Les Lumières placent l'individu au centre des regards.
Avec l'avènement de la société bourgeoise, le portrait s'affirme comme le genre moderne par excellence. Aussi les plus grands artistes (Goya, Reynolds, David, Houdon, Canova, Lawrence, Ingres, Géricault) s'y adonnent-ils, cherchant à le hisser au niveau de la peinture et de la sculpture d'histoire.
Loin de ne servir que les modèles traditionnellement établis dictés par le souci de l'apparat, du prestige, le portrait connaît une extension sans précédent de son répertoire, qu'illustrent bien, par exemple, les représentations de Napoléon: du monument au grand homme à la représentation attendrie de l'enfance, elles servent l'effigie officielle du chef d'État tout en traçant son portrait familial et intime.
Quelque cent cinquante oeuvres illustrent ce moment, entre public et privé, où d'autres règles du portrait s'établissent, au seuil d'une nouvelle ère, celle du portrait photographique. Des Lumières jusqu'au romantisme en traversant les révolutions, et l'Empire de Benjamin Franklin à Marat, de Voltaire à Goethe ou de l'impératrice Joséphine à Mme Récamier, ce livre offre un panorama international du sujet.