Le prestige d'Olympie est universel, et la renommée de ses Jeux fut telle, depuis toujours, qu'elle a provoqué leur résurrection il y a bientôt un siècle. Le site lui-même est moins connu que ceux d'Athènes ou de Delphes, encore que sa beauté et sa douceur, la charge d'émotion dont il est empreint, attirent à lui de nombreux visiteurs. Brillamment fouillé et étudié, c'est surtout sous l'angle archéologique ou celui de l'histoire de l'art qu'il est généralement présenté. Si les pays germaniques ou anglo-saxons ont depuis longtemps compris l'importance du sport dans le monde grec, il n'en est pas de même dans notre pays où le sujet n'est qu'effleuré ou limité au plan esthétique. Il était donc nécessaire d'envisager le sanctuaire à travers ses vestiges et ses légendes fondatrices, mais plus encore selon un fil directeur : les Jeux, dans leur déroulement, leurs aspects techniques, leur impact politique et culturel. Lieu de pèlerinage, terre de rassemblement par delà les conflits, ce nom magique évoque aussi, pendant toute l'Antiquité, le sommet de la gloire athlétique. Durant au moins douze siècles, Olympie a symbolisé le sport et sa fraternité. Il offre aujourd'hui encore un des plus beaux modèles d'humanité.
Le nom du grand sanctuaire panhéllénique, où durant plus de dix siècles les Grecs libres venaient partager leur idéal du kalos-kagathos, du beau et du bien incarné dans les athlètes, est désormais indissolublement lié à la glorification du sport, dans sa dimension la plus noble. L'auteur, spécialiste du sport antique, en nous faisant assister à la préparation et au déroulement des jeux et des épreuves, fait revivre un site que les descriptions antiques, les recherches archéologiques et les dessins nous aident à restituer dans sa splendeur.