La récente restauration des neuf émaux monumentaux (1,50 m x 0, 85 m) signés " Pierre Courtoys " et datés de 1559 a mis en lumière leur caractère exceptionnel ; ils témoignent de la perfection technique atteinte par l'artiste, héritier de la tradition limousine.
On sait peu de choses de Courteys dont les premières oeuvres sont datées de 1544 et qui meurt en 1581. Il fut peut-être formé dans l'atelier de Pierre Reymond, autre émailleur à Limoges. En tous les cas, il a su donner à ce Jupiter monumental, inspiré d'un dessin du Rosso, une vigueur qui lui appartient en propre.
Cette plaque, dont les dimensions montrent le degré de perfection auquel est parvenu l'art de l'émail, fait partie d'un ensemble de neuf, représentant les dieux : Jupiter, Saturne, Apollon, Mercure, Mars, Hercule et les vertus : la Justice, la Charité, la Prudence. Elle est aussi remarquable sur le plan de la maîtrise technique : son relief témoigne d'un étonnant travail au repoussé Le contexte de la commande reste incertain, mais les études récentes tendent à démontrer qu'ils étaient initialement destinés à prendre place dans des lambris de bois.
Témoins d'une tradition limousine, les émaux de Pierre Courteys s'inscrivent dans une riche filiation riche et s'imposent comme un art décoratif majeur de la Renaissance.