Longtemps les úuvres d'art du Moyen Âge ont été placées sous le signe de l'anonymat, jusqu'à ce que, ces dernières décennies, cette perception ait été balayée par une vague de recherches qui ont rendu aux acteurs de la création artistique médiévale, artistes ou commanditaires, leur individualité. On a moins considéré les úuvres qui sont le fruit d'une production structurée afin de proposer à une masse essentiellement anonyme d'acheteurs des objets relativement standardisés. Les productions de ce type sont pourtant susceptibles de nous renseigner sur l'économie des biens de luxe tout aussi bien que sur la mentalité des larges pans de la société auxquels elles étaient destinées.
Les contributions ici réunies se proposent d'éclairer ce domaine crucial quoique méconnu. Du Xe au XVIe siècle, de l'Angleterre, aux Flandres, au Midi de la France, de la peinture à la broderie ou à l'illustration du livre en passant par les tissus, l'orfèvrerie et la sculpture, les textes embrassent des domaines très divers, en s'interrogeant sur les matériaux utilisés et sur les modalités d'approvisionnement, sur les processus de production et sur l'organisation du travail, sur les choix typologiques et iconographiques, sur les stratégies de commercialisation. Ils offrent ainsi une approche unitaire et variée à un phénomène essentiel de l'art entre Moyen Âge et première Renaissance.