La Renaissance a accordé aux rêves une extrême importance, fondée sur l'idée que le sommeil et les songes mettent les hommes en relation avec les puissances de l'Au-delà.
Aux XVe et XVIe siècles, les artistes explorent le rêve en tant que révélation d'un autre monde, saint ou infernal, ou bien l'utilisent pour transfigurer le quotidien. Chez les plus exigeants, il est perçu comme une métaphore de l'art lui-même : la vie devient un songe et l'artiste un rêveur.
A l'exception de Dürer, les artistes de la Renaissance ne peignent pas leurs propres rêves, mais ceux des autres : ils représentent tantôt des récits de rêve, tirés de la mythologie et de l'histoire sainte, tantôt des visions reconstruites qui se font parfois cauchemardesques.
Mais tous se heurtent à la même difficulté : peindre non l'apparence mais l'apparition. Selon le sujet, les périodes et les régions, ils ont apporté à ce défi des réponses très différentes.
Les oeuvres illustrant le catalogue vont du premier endormissement au réveil final, des "Nuits" de Michel-Ange aux belles endormies dont l'âme est " en vacance ", des songes tirés de la Bible ou des vies de saints illustrés par Véronèse aux visions infernales de Brueghel et Bosch...
Ces visions anciennes ont été effacées de nos mémoires par les révolutions successives de la psychanalyse et des neurosciences ; elles viennent à nouveau nous inviter à rêver, et à laisser libres et ouvertes les voies de notre imagination.
Parmi les artistes représentés on trouvera Andrea del Sarto, Corrège, Ludovico Carraci, Niccolo dell'Albate, Toussaint Dubreuil...
Musée du Luxembourg. Rever à la Renaissance.7 octobre 2013 - 26 janvier 2014