Le parcours de Jean-Luc Godard, comme celui d'autres grands artistes du XXe siècle, a connu plusieurs " périodes ". C'est sa " première vie en cinéma ", celle des années soixante, a l'époque de la Nouvelle Vague triomphante, qu'a choisi d'explorer Alain Bergala. Cet ouvrage décrit l'éclosion d'une puissance de création et d'inventivité formelle hors norme. Entre 1959 a 1968, qui marque une rupture radicale clans son oeuvre, Godard réalise pas moins de 15 longs métrages, et devient immédiatement l'une des figures emblématiques de cette décade prodigieuse. Nombre d'entre eux ont conquis les cinéphiles mais aussi le grand public et comptent parmi les chefs-d'oeuvre de l'Histoire du cinéma : A bout de souffle bien sûr, avec Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg, Le Mépris avec Brigitte Bardot et Michel Piccoli, Pierrot le fou avec Jean-Paul Belmondo et Aima Karina, La Chinoise avec Anne Wiazemskv et Jean-Pierre Léaud. Malgré la grande diversité des films de cette période, où Godard explore le cinéma dans tous les sens, on peut en dégager la permanence d'un geste de création fulgurant et une évidente unité d'inspiration pour les films dont Anna Karma, compagne et muse du cinéaste, a été le " modèle ", du Petit Soldat à Made in USA. Ces films de Godard sont devenus mythiques, et la légende a souvent pris le pas sur la réalité. Dès son premier film, Godard s'est forgé une image de créateur novateur et hors normes, provocateur et génial, préservant ainsi une part de mystère sur la réalité de sa méthode de travail. C'est pourquoi le retour à la source opéré ici par Bergala, qui a plongé dans les archives des films, remet en cause bien des idées reçues et apporte un éclairage nouveau sur l'ensemble de l'oeuvre.
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