Voici déjà plusieurs décennies que l'on voit en Frank Horvat l'un de nos très grands photographes. En homme d'une culture profonde, il se montre spontané -et attentif- à l'oeuvre de ses confrères (voir par exemple son livre d'entretiens Entrevues), en même temps que se poursuivent en lui une réflexion autour de toute recherche plastique, un dialogue avec l'oeuvre des peintres et des sculpteurs.
En 1996, la ville d'Angoulême commande à Frank Horvat un travail pour illustrer son Festival de Piano. Une promenade conduit Horvat à l'église de Saint-Michel, située dans la banlieue de l'agglomération. Il en ramène quelques prises de vues : des sculptures haut perchées, attrapées au téléobjectif. L'évidente beauté suscite la surprise des festivaliers, qui redécouvrent, ce faisant, un patrimoine tout proche qu'ils avaient, pour la plupart, délaissé, voire oublié. Puis Frank Horvat, accompagné de sa femme Véronique, étend la promenade à la France : de Saint-Benoît-sur-Loire près d'Orléans à Saint-Aventin dans les Pyrénées, de la Charente à la Bourgogne en passant par l'Auvergne. Sans prétendre pourtant à l'exhaustivité (malgré des milliers de clichés), et avec l'aide de travaux précédents (dont ceux de Jean Dieuzaide) qui le guident dans cette pérégrination