Le renouvellement récent de l'intérêt accordé aux artistes romantiques ainsi qu'aux sujets d'histoire dans la peinture du XIXe siècle justifie pleinement l'ambition de cette exposition, qui est de faire découvrir ou redécouvrir l'úuvre du peintre Eugène Devéria (Paris, 1805-Pau, 1865).
A l'occasion du deux centième anniversaire de sa naissance, cette démarche est rendue possible par l'ouverture de collections privées et par des enrichissements significatifs effectués ces dernières années par les musées.
Eugène Devéria eut son heure de gloire au Salon de 1827, où il incarna passagèrement le succès de la nouvelle école romantique avec sa Naissance d'Henri IV. Les commandes officielles qu'il reçut, notamment pour le château de Versailles, ses compositions dans le domaine de la peinture religieuse (à Paris, pour Notre-Dame-de-Lorette, à Fougères, et surtout à Avignon, avec la décoration murale de Notre-Dame-des-Doms) firent suite à ce coup d'éclat.
Puis, retiré à Pau dans la pratique d'un calvinisme fervent (sa conversion date de 1843), Devéria gagne l'ombre, et s'il cultive toujours le registre historique, se consacre au portrait et au paysage. Sa réputation le conduit en Hollande et en Ecosse, où s'épanouit sa pratique du portrait.
A travers Eugène Devéria, l'exposition tente de faire saisir au visiteur la mélancolie du siècle et ce que fut le geste romantique. Une centaine d'oeuvres (peintures, dessins, estampes) y sont réunies, privilégiant le travail d'esquisse, où s'exprime le meilleur du style brillant et coloré du peintre. On peut présenter le parcours artistique d'Eugène Devéria selon quatre grandes sections qui sont celles de l'exposition.