A la fin des années quarante, à contre-courant des tendances dominantes de l'époque, Edouard Pignon (1905-1993) affirme son attachement au réel en même temps qu'il privilégie un mode de production sériel. La construction de l'espace, l'articulation des formes et l'utilisation de la couleur deviennent alors ses préoccupations plastiques majeures, faisant de lui l'un des principaux acteurs de la peinture figurative française jusqu'aux années quatre-vingt. Parce qu'il éprouve le " besoin de (s)'imprégner du rythme entre les choses, de la complexité des formes ", il s'ouvre à toutes les voies de l'art. Sa soif de découverte l'amène à des incursions dans l'univers des arts appliqués, notamment celui de la céramique qu'il pratique intensément à Vallauris de 1951 à 1954. Un autre aspect méconnu de son oeuvre est son travail avec le Théâtre national populaire de Jean Vilar de 1948 à 1959, qui est pour lui l'occasion, lorsqu'il crée des costumes, des décors et des fonds de scène, d'approfondir ses recherches. On découvre dans cet ouvrage des oeuvres restées inédites depuis leur création, mises en parallèle avec les dessins et peintures auxquels elles sont étroitement liées, offrant une nouvelle lecture de la création d'Edouard Pignon, en révélant toute l'originalité.