L'histoire de l'art n'aime pas l'ambiguïté. Elle affectionne au contraire de donner un sens précis à chaque úuvre et part du postulat que l'artiste désigne et nomme la forme qu'il crée. Sous le pinceau naissent parfois des formes dont la signification est ambiguë ou indéterminée, avant que l'ensemble ne soit achevé.
Ces jeux que les artistes aiment à garder secrets, se révèlent aujourd'hui plus répandus qu'on ne le croyait à la faveur de l'engouement pour le surréalisme qui les a cultivés.
Le catalogue présente une large diffusion des procédés variés suscitant une ambiguïté visuelle. Il entend ne montrer que des doubles images consciemment assumées par les artistes, à l'exclusion des images potentielles dues au hasard.Par exemple, les images composites d'Arcimboldo, hier encore considérées comme des curiosités, aujourd'hui célèbres, fleurons du maniérisme.
Les artistes de la Renaissance ne se sont pas privés de jouer avec les formes et voyaient dans la nature, en particulier les rochers et les nuages des figures et des êtres vivants, signes pour eux de la présence divine dans l'ensemble de la création.
Au-delà du paysage, ce sont des cartes géographiques qui prennent des formes allégoriques et même des taches sont utilisées pour leur pouvoir d'évocation.
Ces jeux d'images doubles ou cachées ont hanté beaucoup d'artistes. Ils s'y sont livrés parfois par pur goût du jeu, mais souvent aussi pour délivrer un sens moral ou symbolique à leur úuvre, quand il ne s'agissait pas d'y dissimuler une signification religieuse ou sexuelle réprouvée par le corps social.L'exposition présente une sélection de 250 úuvres jouant le jeu, séduisant et mystérieux, de l'image composite, réversible, multiple, d'Arcimboldo jusqu'à DaliDes portraits potagers et réversibles d'Arcimboldo aux perspectives impossibles d'Escher, en passant par les images à tiroir de Dali.