C'est à l'époque romaine que peintures, mosaïques et fresques montrent un intérêt croissant pour la représentation des objets de la vie quotidienne, si bien que l'on considère désormais que se situe là l'origine du genre de la nature morte, thème qui était appelé à prendre une place considérable dans l'art occidental.
Cet ouvrage est d'abord consacré à la présentation et à l'étude de ces oeuvres, replacées dans leur contexte historique et leur évolution, qui témoignent de la finesse des artistes et artisans qui les réalisèrent. Les natures mortes présentées ici, pour certaines inédites, sont parfois d'une modernité étonnante.
Il existe, par ailleurs, toute une série de textes, principalement poétiques, consacrés au même thème, qu'il s'agisse de la description de victuailles, d'objets variés ou de cadeaux faits lors de scènes de repas. Dans une démarche originale, l'auteur s'attache aux Épigrammes du poète Martial, écrites au Ier siècle de notre ère, pour souligner les correspondances frappantes existant entre son oeuvre et la peinture de natures mortes quasi contemporaines. Loin de la pompe et du triomphe romains, elles parlent, avec humour parfois, de l'éphémère de la vie quotidienne.
Ce livre de Jean-Michel Croisille, spécialiste incontesté de la peinture romaine, est le fruit d'un travail approfondi sur les textes antiques et offre une approche singulière de l'extraordinaire culture romaine, entre poésie et art pictural. Ces recherches, dans le contexte de la dégradation des vestiges de Pompéi, soulignent la richesse de la pensée et de la représentation antiques à partir du thème de la nature morte.