Cet ouvrage retrace l'itinéraire d'un marchand et collectionneur, jalonné de découvertes et de redécouvertes qui leconduisent à explorer les courants marquants des arts décoratifs du XXe siècle. La carrière d'Yves Gastou débute en province où il remet à l'honneur l'Art nouveau et l'Art déco, puis découvre en 1972, à Toulouse, André Arbus. Ce grandébéniste des années 40 demeure en quelque sorte la charnière qui déplace son goût vers la seconde moitié du XXe siècle.Dès son installation à Paris, il se tourne vers les années 40, 50 puis 70, sans oublier le design des années 80, dont ildemeure le promoteur contemporain. En décembre 1985, Yves Gastou ouvre sa galerie parisienne, rue Bonaparte, accolée à l'École des Beaux-Arts, en pleincoeur de Saint-Germain-des-Prés avec une façade réalisée en terrazzo noire et blanche par Ettore Sottsass.Une exposition du créateur de Memphis inaugure le nouvel espace, dont la vocation se tourne ab initio vers la présenta-tion de designers contemporains, ces " antiquités du futur " qui se confrontent à toute la palette de la création historiquede 1935 à 1960. Il sera en effet le premier marchand à Paris à oser le mélange entre les arts décoratifs et le design contem-porain, à l'aube des années 80. Sa galerie pionnière, visionnaire, sert ainsi d'écrin à l'univers sombre, métallique, indus-triel, du jeune Ron Arad, à la philosophie progressiste d'Alchymia et de Memphis dont les envolées bariolées aspirent àchanger le monde, à la modernité baroque et précieuse d'André Dubreuil, ou encore à la poésie aérienne de ShiroKuramata. Ainsi d'Ettore Sottsass à Alessandro Mendini, en passant par Andrea Branzi, Tom Dixon, Gaetano Pesce, oules intrépides collectifs de designers Solid et Bolidistes, et plus récemment Zaha Hadid qu'il présente pour la premièrefois en France, tous trouvent en cette galerie singulière, une tribune pour défendre une nouvelle conception de l'habitat,un design utopiste appuyé par la pensée.