"Je ne sais quoi, agrément, charme, poésie, innocence, mais aussi faveur, voire élection divine. Il existe de nombreuses variantes au mot grâce qui se révèle difficile cerner. Il s'agit d'une notion dont la définition même est sujette à une multitude d'interprétations. Pourtant, ce vocable semble être l'adjectif récurrent pour qualifier l'art de Jean-,Antoine Watteau (1684-1721). De tous les mots employés couramment pour dépeindre son oeuvre si énigmatique.
Il a l'avantage d'avoir déjà connu des tentatives de définition et de précision. avant de s'incarner dans les dessins et les tableaux d'un artiste unique: unique. malgré ses prédécesseurs. ses émules et successeurs, et cela sans doute par la puissance de son imagination dans la représentation (le ce qui. justement, demeure insaisissable. Des études que nous proposons clans le présent volume rassemblent les actes des colloques tenus à Valenciennes en 2009 et 2010, qui étaient consacrés à la grâce puis à la danse.
Elles interrogent la polysémie de la grâce chez Jean-Antoine Watteau et ses contemporains. qu'elle soit artistique. littéraire. musicale, philosophique mais aussi spirituelle. Sa fortune critique et artistique du XVIIIe au XXe siècle est aussi évoquée. De l'étude du geste gracieux, le volume étend son analyse vers la danse en étudiant la notion de mouvement puis de métamorphose du corps. Car comme les esthétiques qui la suivent ou l'accompagnent, la grâce évolue, se meut.
La beauté peut être immobile: la grâce. elle, ne se révèle que dans le mouvement. aussi subtil soit-il.