Pour la première fois en Europe, une exposition est entièrement consacrée aux jardins de la fin du Moyen Âge, dont l'histoire reste très méconnue. Rassemblée au musée national du Moyen Âge, une centaine d'úuvres (manuscrits enluminés, gravures, panneaux peints, tapisseries et objets archéologiques) évoque les différents aspects de ces jardins ainsi que leur signification symbolique pour les hommes de la fin du Moyen Âge.
Le parcours de l'exposition est organisé de manière thématique : il comprend trois parties qui conduisent le visiteur du ciel à la terre, du symbole à la réalité. La muséographie rappelle sobrement une promenade dans un jardin du Moyen Âge, avec ses allées rectilignes, ses pelouses carrées, ses banquettes de gazon et ses tonnelles.
Dans un premier temps, c'est l'évocation du jardin sacré, à travers le paradis perdu du jardin d'Eden et le jardin clos, l'hortus conclusus du Cantique des cantiques : le jardin y apparaît comme figure de l'âme.
A la fin du Moyen Âge, la Vierge est aussi comparée à un jardin clos, thème illustré par la représentation de Vierge à l'Enfant ou de mariages mystiques dans un jardin paradisiaque.
La deuxième partie, consacrée au jardin d'amour, illustre le jardin allégorique créé par la littérature, lieu de prédilection de l'amour courtois, qui mêle sacré et profane, non sans ambiguïté. Du Roman de la Rose au Décaméron, le jardin devient le lieu d'un bonheur idéal où viennent se réaliser les modèles fixés par le code de la vie courtoise. Manuscrits enluminés, gravures et tapisseries mille fleurs illustrent ce thème du jardin d'amour, lieu de la rencontre amoureuse.
Enfin, la troisième partie fait entrer le visiteur dans la réalité quotidienne des jardins de la fin Moyen Âge en regroupant des enluminures, des peintures et des pièces archéologiques. On découvre ainsi les éléments caractéristiques de ces jardins (clôtures en plessis, banquettes de gazon, tonnelles et pavillons de verdure), le travail du jardinier et ses outils (arrosoirs ou " chantepleures ", pots de terre, bêches ferrées, serpettes, etc.) ; le goût des princes pour les jardins et l'intérêt croissant pour la botanique et la représentation réaliste des plantes sont également mis en évidence.
Les plus grandes institutions nationales et internationales (Bibliothèque nationale de France (avec des gravures du Maître E. S., du Maître du Cabinet d'Amsterdam, de Schongauer, ou le Livre d'heures dit du Maître aux fleurs), British Library (notamment le manuscrit du Roman de la Rose somptueusement enluminé pour Engelbert de Nassau) et British Museum de Londres, Metropolitan Museum of Art de New York, Museum of Fine Arts de Boston (tapisserie de Narcisse à la fontaine), Wallraf-Richartz Museum de Cologne (Vierge à l'Enfant du Maître de Saint-Laurent), etc.) se sont associées à cette manifestation estivale, organisée pendant la pleine floraison des jardins d'inspiration médiévale autour du musée.