Rome était l'un des centres de la vie artistique italienne au XVIIe siècle, attirant les peintres et sculpteurs de toute la péninsule. L'école romaine est née ainsi (c'était d'ailleurs déjà le cas au siècle précédent) d'apports exogènes plutôt que grâce aux artistes locaux. Ce volume recoupe donc largement les autres tomes, de nombreux dessinateurs de la première moitié du XVIIe, à commencer par les bolonais, ayant déjà fait l'objet de notices pour représenter leurs régions d'origine. Ce tome est également l'un des plus riche en inédits, puisque 50, soit près de la moitié des dessins exposés (114) sont ici publiés pour la première fois.
D'un artiste aussi inégal que le Cavalier d'Arpin (meilleur dessinateur que peintre cependant), on pourra admirer les deux belles sanguines du Musée des Beaux-Arts de Lyon, Sisara endormi et Homme nu tenant une dalle de pierre (cat. 4 et 5). Giovanni Baglione est représenté aussi par deux feuilles intéressantes (cat. 8 et 9 ; Montpellier, Musée Fabre et Poitiers). Les úuvres des autres grands bolonais, Annibale Carracci, Guido Reni ou Le Dominiquin sont en revanche tous déjà connus.
Un beau dessin, présenté comme de l'atelier de Pierre de Cortone (cat. 25 ; Lyon, Musée des Beau-Arts) cherche encore son auteur, tandis qu'un autre élève de Cortone, Ciro Ferri, est représenté par trois feuilles toutes inédites (cat. 47 à 59), dont au moins une de grande qualité (Allégorie des Arts ; cat. 49 ; Paris, ENSBA). On notera un Saint Martin de Pier Francesco Mola (cat. 37 ; Poitiers) et un Pietro Testa (Général romain haranguant ses troupes ; cat. 33 ; Montpellier, Musée Fabre).
Carlo Maratta, l'un des plus importants artistes romains de la seconde moitié du siècle est représenté par onze dessins, dont sept sont inédits2. On retiendra le joli Vierge à l'Enfant avec saint Charles Borromée et saint Ignace de Loyola du Louvre, encore inédit bien qu'acquis en 1994, la très belle Etude pour le portrait de Livio Odescalchi, prince de Bracciano (cat ; Paris, Arts décoratifs) et un Saint Joseph (cat. 62 ; Paris, ENSBA).
C'est ici l'occasion de rendre hommage à un musée dont nous n'avons, jusqu'ici, pas assez parlé, alors qu'il mène une politique volontaire et remarquable d'acquisitions de dessins anciens, dont beaucoup sont italiens. Nous voulons parler du Musée Paul-Dupuy de Toulouse, dont on peut découvrir ici trois achats récents, dont deux inédits : un Giacinto Calandrucci entré en 2006 (Dieu reprochant à Adam et Eve d'avoir mangé du fruit défendu ; cat. 73), un beau Giuseppe Passeri en 2005 (Renaud abandonnant Armide ; cat. 76, ill. 6), un Andrea Procaccini en 2001 (Le Songe de Pie V ; cat. 80, déjà publié).
On terminera la recension de ce volume en notant une acquisition de 1993 du Musée des Beaux-Arts de Marseille (Giovanni Odazzi, Saint Bernard reçoit le lait de la Vierge en présence de saint Benoît ; cat. 77), un très beau Jeune homme jouant de la viole de gambe (cat. 89 ; Grenoble) d'Etienne Parrocel - qui aurait d'ailleurs pu figurer dans le volume consacré aux étrangers en Italie, un Pier Leone Ghezzi inédit du Louvre (cat. 81), un remarquable Panini du Musée de Saintes (Paysage italien, cat. 87) et plusieurs dessins d'Anton Raphaël Mengs conservés au Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon (cat. 104 à 112).
SERIE 6 VOLS: LE DESSIN EN ITALIE DANS LES COLLECIONTIONS PUBLIQUES FRANÇAISES