L'exposition " Mélancolie. Génie et folie en Occident ", qui se tient aux Galeries nationales du Grand Palais du 13 octobre au 16 janvier, réunie plus de 250 oeuvres illustrant le thème de la mélancolie de l'Antiquité à nos jours, et souligne son rôle dans la création artistique en Europe. Le catalogue a été réalisé avec le concours de la RMN sous la direction de Jean Clair, commissaire de l'exposition.
Aucune disposition de l'âme n'a occupé l'Occident aussi longtemps et continûment que la mélancolie. Le sujet reste au cúur des problèmes auxquels l'homme est aujourd'hui confronté et il touche de multiples domaines : la philosophie, la littérature et l'art, la médecine et la psychiatrie, la religion et la théologie...
La mélancolie, par tradition cause de souffrance et de folie, est aussi, depuis Aristote, le tempérament des hommes marqués par la grandeur : les héros et les génies. Sa désignation même de " maladie sacrée " implique cette dualité. Mystérieuse, la mélancolie l'est toujours, bien qu'elle soit surtout soumise de nos jours, sous le terme de " dépression ", à une analyse médico-scientifique. L'attitude mélancolique ne peut-elle pas aussi s'entendre comme une mise à distance de la conscience face au " désenchantement du monde " (Starobinski) ?
Depuis certaines stèles antiques jusqu'à de nombreuses oeuvres contemporaines, en passant par de grands artistes comme Dürer, La Tour, Watteau, Goya, Friedrich, Delacroix, Rodin ou Picasso, l'iconographie de la mélancolie, d'une richesse remarquable, offre une nouvelle approche de l'histoire du malaise saturnien et montre comment cette humeur sacrée a façonné le génie européen.
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