Le musée national de la Renaissance possède une soixantaine de grès fabriqués entre le XVIe et le début du XVIIIe siècle, dans les grands ateliers de potiers de la vallée du Rhin, comme Cologne, Raeren ou encore Frechen.
Souvent représentés par les peintres du Siècle d'Or hollandais, ces objets de la vie quotidienne sont pourvus d'un abondant décor. Si les thèmes populaires sont parfois privilégiés, comme sur les cruches décorées de danses de paysans tirées de gravures de Hans Sebald Beham, les références à l'Antiquité ne sont pas délaissées, ainsi que le prouvent les vases ornés de profils d'empereurs romains.
Soucieux de transmettre un message moral à leur utilisateur, les grès ont également pour vocation d'offrir une alternative séduisante aux productions métalliques plus coûteuses. Les forms employées par certaines productions de Siegburg peuvent ainsi être comparées à celles realises par les potiers d'étain, tandis que les productions de Raeren ou encore du Westerwald trouvent un écho dans les objets des fondeurs de bronze voire des orfèvres germaniques et français.
Enrichissant le fonds du musée national de la Renaissance d'une vingtaine de prêts issus des collections françaises (Louvre, Petit Palais) et allemandes (Cologne), cette exposition aura pour vocation de faire découvrir au public français un art méconnu et de démontrer la perméabilité existant entre les objets populaires et leurs sources savantes, véhiculées par le biais d'estampes et de plaquettes de plomb.