Le Proche-Orient et l'Égypte se sont illustrés par leurs productions d'objets de luxe en matières vitreuses, récipients, instruments, bijoux, ornements d'architecture, dans des techniques probablement destinées à imiter les pierres précieuses. Ces techniques, apparues dès avant le IVe millénaire, ont été populaires au cours des IIIe, IIe et Ier millénaires sur un immense espace géographique qui s'étend de l'Égypte à l'Iran, de la Méditerranée au Golfe. Certains de ces produits sont parvenus en Grèce et en Europe, peut-être en échange d'ambre ou de corail. Au Ier millénaire le savoir-faire s'est propagé à travers la Méditerranée ; à partir de l'Antiquité tardive des ateliers ont développé leurs propres techniques en Italie, avant qu'elles apparaissent au Moyen-Âge dans toute l'Europe. Le Proche-Orient ancien, comme l'Égypte pharaonique, a certainement joué un rôle moteur dans la naissance et le développement de ces techniques qui ont franchi les âges. Cet ouvrage se propose de dresser un panorama des productions en matières vitreuses de l'Orient ancien, à partir des collections du département des Antiquités orientales. L'étude archéologique s'appuie sur les résultats des analyses physico-chimiques obtenus au Laboratoire de Recherche des Musées de France. Les limites géographiques de l'échantillon retenu sont celles du département des Antiquités orientales du musée du Louvre : les collections embrassent un territoire qui s'étend depuis le Maghreb à l'ouest jusqu'à l'Iran à l'est, avec une représentation majoritaire dominante du Levant, de la Syrie intérieure et de la Mésopotamie ; enfin, le site de Suse vient à lui seul représenter les productions de l'Iran.