La deuxième moitié du XIIIe siècle occupe, dans l'histoire de l'art européen une place à part, celle d'un complexe apogée, très différent selon les perspectives où l'on se place. En deçà des Alpes, les grands chantiers du milieu du siècle, Sainte-Chapelle, Saint-Germain-des-Prés, le transept de Notre-Dame, la stabilisation de la cour au Palais de la Cité et la multiplication des commandes artistiques des dignitaires, l'émergence, enfin, de véritables marchés, notamment pour le livre et l'ivoire, ont placé Paris au centre d'une transformation des préceptes esthétiques du temps et en ont fait le cúur de ce que l'on nomme aujourd'hui le gothique rayonnant. Au-delà, dans la lignée de Cimabue et de Nicola Pisano, peintres et sculpteurs abandonnent les traditions byzantinisantes, romanes, au profit d'un nouveau langage, fait d'attention aux formes et de renouveau du regard sur l'antique dans lequel certains historiens de l'art ont voulu voir une proto-renaissance, voire les débuts de la Renaissance.