Le Poète, tout à son úuvre, a soudainement découvert un miroir. Celui-ci n'avait pas seulement la faculté de refléter la réalité. Si on y passait la main, c'est bientôt tout le corps qui s'y enfonçait pour un voyage au territoire des ombres dont nul ne saurait revenir tout à fait indemne. En passant à travers le miroir, Jean Cocteau a rencontré le cinéma et ses images intérieures s'en sont trouvées modifiées. Le cinéma a rencontré Jean Cocteau, et il n'a plus jamais été le même. Les rencontres, pour avoir lieu, ont toujours besoin d'un drôle d'endroit : ici, la glace sans teint d'un hôtel borgne, une fumerie d'Opium à Singapour, un château nommé Rochecambon ou une carrière de pierre des Baux-de-Provence. Mais au fait, qu'est-ce qui s'est rencontré dans le cinéma de Cocteau ? des expériences, des amitiés, des hibiscus incarnat, de la magie et autant de fatigue, plus quelques concepts corvéables à merci comme l'Invisible ou la Beauté. Qu'est-ce qui, au delà de ça, impressionne aujourd'hui encore? Son aisance
unique, et très opiomée, à circuler dans le temps, qui dit notre nécessité à vivre une vie anachronique. Où il ressortira que Cocteau n'est pas mort, et qu'il surgit en d'autres, ses enfants terribles : Godard Demy, Truffaut, Garrel, Carax, Carpenter, AlmodovarEt sinon, pourquoi Désordres ? Ne nous demandez pas pourquoi.